Même si les animaux consommaient déjà du maïs, les nouveaux ensilages ont des propriétés différentes (digestibilité, taux d’amidon, cellulose, encombrement, etc…) auxquelles le microbisme doit s’habituer. Il est donc important de « soigner » cette étape de transition pour que l’impact soit la plus faible possible sur les performances.
Les transitions alimentaires sont des périodes critiques et compliquées pour les ruminants. Chaque remplacement de fourrage, chaque apport d’une nouvelle matière, chaque modification de ration est une forme de transition pour l’animal.
L’objectif est d’avoir la plus grande stabilité afin d’optimiser au mieux le fonctionnement des papilles. C’est pour cela que nous conseillons de réaliser ces transitions sur 3 semaines afin de limiter les perturbations.
Dans l’idéal, mélanger l’ancien et le nouveau fourrage permet aux animaux de mieux s’adapter :
Pour résumer, plus une transition est faite en douceur, plus les bactéries de la panse vont retrouver un équilibre et une activité correcte à la fin de cette transition.
Afin de savoir si une transition se passe correctement, plusieurs indicateurs sont à observer.
L’ingestion : L’ingestion peut être rapidement pénalisée à cause du dysfonctionnement ruminal. Ce critère va être suivi par la consommation à l’auge : volume de refus ou à l’inverse des animaux qui ne sont pas « à volonté ». Les conséquences technico économiques peuvent vite être importantes puisque 1 kg de MS ingéré en moins, équivaut à 2 kg de lait produit en moins.
Les taux : une chute du TB, du TP, une fluctuation du taux d’urée, etc… sont des signes d’alertes importants qu’il faut échanger rapidement avec votre technicien conseil.
La rumination : s’assoir quelques minutes dans le couloir d’alimentation et compter… cela peut paraitre simple mais on ne le fait pas assez. Il faut avoir environ 2/3 du troupeau au repos et qui rumine, prendre quelques bêtes et compter le nombre de coups de mâchoire par bol alimentaire. S’il est entre 60 et 70, la rumination fonctionne correctement.
Les bouses : la couleur, la présence de grains, de fibres, etc… sont des indicateurs très importants de la santé de l’animal.
Les ensilages de maïs frais sont très appétents car ils sont sucrés et verts. Les vaches peuvent faire de gros repas et dans un temps très court si on ne les limite pas. Privilégier plusieurs distributions par jour
La digestibilité de l’amidon dans un ensilage frais est faible, c’est pour cela qu’il est possible de retrouver plus facilement des grains dans les bouses. Sur cette période, un apport d’énergie plus fermentescible est conseillé (blé, orge). Cela va permettre de compenser le manque de digestibilité du grain dans l’ensilage. Pour rappel, 1kg de blé apporte 570gr d’amidon ruminal ce qui permettra de compenser le manque d’énergie fermentescible lors de la transition.
Une autre solution consiste à apporte une enzyme, l’amylase. Cette enzyme va hydrolyser l’amidon et le rendre plus disponible pour les bactéries ruminales. Cela va donc limiter les grains dans les bouses par une meilleure valorisation de la ration et peut donc engendrer une hausse de la production laitière => DELTALYSE
L’apport de solutions tampon va limiter les risques d’acidoses et favoriser la digestion. =>
EQUALISER : mélange de substances tampons et d’agents neutralisants sans bicarbonate et près de 2 fois plus efficace que ce dernier avec une action tout au long de la journée. (150gr/J/VL)
ACIDOLINE : intervient de façon rapide et efficace en cas d’acidose ruminale et métabolique aigue. Stimulateur de flore. (100 à 200gr/J/VL)
BOVIRUMEN / TAMPONEAL : régule les fermentations ruminales, protège le foie et favorise la synthèse d’acides aminés. (150gr/J/VL)
L’apport de levures vivantes est aussi très efficace mais il faut démarrer en amont de la transition, environ 3 semaines, pour laisser aux levures le temps d’agir sur la flore ruminale. => DELTALEVURES
Pour conclure, la bonne gestion des transitions alimentaires est un facteur majeur pour la réussite et la rentabilité de l’atelier. Afin d’avoir tous les repères nécessaires, pensez à faire analyser régulièrement vos fourrages pour les valeurs alimentaires mais aussi pour les mycotoxines auprès de notre laboratoire d’Aire sur la Lys.