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Lutter contre le chardon dans les céréales.
Cultures , Agriculture de précision
Lutter contre le chardon dans les céréales.
Sans contrôle du chardon, l'expansion racinaire est estimée entre 2 et 12 mètres par an et peut jusqu'à 60% de perte de rendement en céréales. Quels leviers agronomiques et quelles méthodes de lutte chimique contre le chardon du champ ?
15/03/2023
4 min

Biologie du chardon du champ : comprendre pour agir.

Le chardon des champs présente deux types de reproduction :

  • Par multiplication sexuée : chaque chardon produit des graines, appelées akènes, disséminées par le vent. Seuls 2 à 3 % d’entre elles sont viables, mais elles contribuent à l’introduction du chardon dans de nouvelles parcelles.
  • Par multiplication végétative via par organes de réserves souterrains.

Ce caractère le rend compétitif vis-à-vis des cultures : ses rhizomes, porteurs de bourgeons à partir desquels se développent de nouveaux individus (drageons). Ils peuvent progresser latéralement jusqu'à 2 mètres par an sous forme de cercle au milieu des parcelles. Sans contrôle du chardon, l’expansion racinaire est estimée entre 2 à 12 mètres par an.


Légende : Le système racinaire du chardon – les rhizomes horizontaux sont profonds (15-20 cm)
Source : Cyrielle DESWARTE (Unéal)

Le chardon, nuisible au rendement.

Le principal risque en cas de présence de chardons est la perte de rendement pouvant aller jusqu'à 60% en céréales. Plus la densité de chardons est importante, plus la perte est significative (source : Agrotransfert) :
  • 10 chardons/m² : perte de rendement de 20% en céréales et 10% en colza
  • 20 chardons/m² : 30-50% de perte en céréales et 25% en colza
  • 30 chardons/m² : 40-60% de perte en céréales et 35% de perte en colza.

Pour lutter contre cette plante vivace, l'important est de combiner plusieurs agronomiques et d'alterner les matières actives dans la lutte chimique, en fonction des conditions climatiques (humides ou sèches), de l'intercultures et du type de cultures.

Combiner plusieurs leviers agronomiques.

Le premier levier consiste à épuiser les rhizomes grâce à un travail du sol avec des outils à dents fixes de façon et un outil à dents avec ailettes (type pattes-d’oie pour scalper toute la surface). L'idéal est d'intervenir au printemps, avant l'implantation d'une culture, quand les réserves énergétiques de la plante sont au plus bas. Les déchaumages en été, après la moisson d’une culture d’hiver, sont aussi intéressants pour empêcher la reconstitution du système racinaire. Le nettoyage régulier des outils de façon à éviter la contamination des autres parcelles avec des fragments de rhizomes sera aussi primordial. Autre levier à exploiter : combiner déchaumages répétés et culture sarclée successivement. Côté fertilisation, il est important d'intégrer des engrais verts compétitifs dans les rotations.

Lutte chimique : privilégier les interventions localisées sur les foyers, en début d’infestation.

Plusieurs matières actives sont efficaces et agréés pour la lutte chimique contre les chardons. Pour rappel, il est très important d'alterner la matière active chaque année, quelle que soit la culture en place :

  • Le Glyphosate, en intercultures en conditions humides
  • Le Clopyralid, sur betterave, lin, maïs et colza
  • Le Metsulfuron-methyl, sur céréales
  • Le Clopyralid + 2,4D, sur céréales
  • Le Rimsulfuron, sur pomme de terre.

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Raisonnée sur plusieurs années, la lutte contre les chardons peut être effectuée à travers une approche localisée. Pour cela, la coopérative Unéal propose un service de cartographie et de modulation des traitements : ABELIO.
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