La période d’alimentation lactée, c’est le départ de la carrière des vaches. Quelles sont les attentions à porter sur la génisse pour optimiser leur productivité ?
L’attention portée aux génisses dès le plus jeune âge permet de :
Rigueur de la préparation de la buvée des 1ers jours
Les premiers jours de vie des veaux sont primordiaux pour la suite. Leur assurer un bon démarrage dans la vie participe de manière importante aux performances ultérieures. A la naissance, les veaux sont sans immunité tant qu'ils n'ont pas bu leur colostrum, leur flore intestinale n'est pas encore fixée et ils possèdent très peu de réserves corporelles. Ils sont donc particulièrement sensibles aux agents pathogènes extérieurs et aux diarrhées alimentaires.Type de lait distribué lors de la buvée
Distribuer du lait non commercialisable à des veaux est une pratique à risque. D'autant plus pour de très jeunes veaux particulièrement sensibles et dont la flore intestinale n'est pas encore installée. Les exposer, en particulier, à des résidus d'antibiotiques augmente les risques de troubles digestifs et aura un impact négatif à long terme.
Un rapport récent de l'EFSA (2017) pointe l'augmentation du risque d'antibiorésistance chez des veaux nourris avec du lait issu de vaches traitées avec des antibiotiques
Privilégiez une alimentation de vos jeunes veaux avec un aliment d'allaitement de qualité ou avec du lait entier dont vous êtes certain de la qualité.
Horaires de buvée
Il est important de respecter des horaires fixes de buvée d’un jour à l’autre. Les veaux ont leurs habitudes et ne pas les respecter est une source de stress pour eux.
Température de l’eau de mélange
Il est important de connaitre et de contrôler régulièrement la température de l’eau chaude du fond de cuve. Une température minimum de 50° (maxi 60°) de l’eau chaude pour le mélange de la poudre est nécessaire pour garantir une bonne remise en solution de la poudre, les matières grasses en particulier, et donc une bonne digestibilité de celle-ci.
En dessous de 50°, le point de fusion des matières grasses ne sera pas atteint et donc leur dissolution pas complète ce qui peut entrainer une baisse de digestibilité et des troubles digestifs.
Dosage de la poudre et de l’eau
Il est très important de connaitre et contrôler la quantité de poudre qu’il faut utiliser pour la préparation de la buvée. Estimer « à l’œil » manque totalement de précision. Cela peut être la cause de baisse de performances (sous-dosage) ou de troubles digestifs (surdosage).
Ne pas oublier : les veaux ont leurs habitudes ! ils n’apprécient pas de boire un lait dont la concentration est variable d’une buvée à l’autre. Penser à peser régulièrement.
Contrôle de la température de buvée
La température de buvée du lait est un paramètre important.
Les veaux doivent boire au minimum à la température « physiologique » du lait sorti de la mamelle (38°). C’est à partir de cette température que la digestion des composants du lait sera la meilleure. Utiliser de l’eau à 50° minimum permet de prendre en compte le refroidissement potentiel du lait entre sa préparation et la buvée.
Nombre de buvée par jour
Nous recommandons un minimum de 2 buvées par jour par veau.
Une seule buvée est une solution pratique pour vous mais ne permet pas de distribuer des quantités permettant d’atteindre de bonnes performances de croissance. De plus, distribuer une seule buvée par jour concentre l’apport des nutriments sur une courte période et ne respecte pas la physiologie digestive du jeune veau.
Enfin, la technique une buvée par jour n’est pas suffisamment respectueuse du bien-être animal.
Quantité minimum de poudre distribuée par jour
Tant que les veaux ne consomment pas une quantité importante d’aliment 1er âge, le lait représente leur source principale de nutriments. Si les veaux ne consomment pas une quantité quotidienne de lait suffisante, leur croissance, leur santé et leur bien être seront pénalisés. Cela aura des répercussions négatives durant la période de croissance de la vache puis sa carrière laitière. Plusieurs études récentes ont montré le lien entre la croissance des génisses avant le sevrage et la production laitière ultérieure, en particulier en 1ère lactation (100gr de GMQ supplémentaire avant sevrage = minimum 155 litres de lait en 1ère lactation)
800 grammes d’aliment d’allaitement par jour suffisent à couvrir les besoins en énergie d’entretien d’un veau de 50kg mais ne permettent qu’un GMQ théorique de 600 grammes. Difficile d’espérer dans ce cas de doubler le poids de naissance des veaux au sevrage. Et les besoins supplémentaires en énergie du veau en conditions hivernale ne sont pas pris en compte.
Rinçage/ nettoyage/séchage quotidien du matériel
Un rinçage quotidien du matériel de préparation et de buvée permet de garantir une hygiène minimum et limite le risque de transmissions de pathogènes aux veaux.
Qualité de l’eau
Il est important de vérifier régulièrement, une fois par an, la qualité de l’eau utilisée pour la buvée des veaux et cela même s’il s’agit de l’eau du réseau. Cela permet de vérifier sa potabilité pour de jeunes veaux et la dégradation éventuelle des paramètres bactériologiques et physico-chimiques d’une année à l’autre. Un jeune veau est beaucoup plus sensible à une eau de mauvaise qualité que ne l’est une vache adulte. Si l’eau est traitée (chlore ou autre), il est également important de vérifier l’efficacité du traitement.
L’eau est le premier aliment d’un veau. Environ 400L d’eau seront consommés par le veau via son lait plis toute l’eau de buvée qu’il consommera en plus, soit plus de 1500L au total de la naissance au sevrage.