Solution azotée : diminuer les pertes avec un additif ?
Cultures , Fertilisation
Solution azotée : diminuer les pertes avec un additif ?
Régularité et vitesse d'épandage, modulation intraparcellaire, compétitivité... la solution azotée semble a priori présenter de nombreux avantages. Cependant, cette forme d'engrais azoté est sujette aux pertes par volatilisation, lessivage et dénitrification. Pour diminuer ces pertes, le recours aux additifs se montre efficace au fil des essais.
11/09/2023
4 min

Pourquoi la solution azotée est-elle exposée à des pertes ?

La solution azotée se compose de 3 formes d'azote, chacune soumise à des pertes dans l'environnement :
  • 50% d'azote uréique et 25% d'azote ammoniacal, sujets à la volatilisation ammoniacale favorisée par une faible pluviométrie suivant l'épandage, un sol nu, un vent séchant, une température plus élevée, un pH de sol basique et une Capacité d'Echange Cationique (CEC) faible. Celle-ci peut-être limitée par un enfouissement.
  • 25% d'azote nitrique qui n'est pas retenu dans le complexe argilo-humique du sol. Ainsi, cette forme d'azote est mobile et est entraînée par les eaux de pluie dans les profondeurs du sol : on parle de lixiviation du nitrate. Elle dépend de la pluviométrie, du type et de la structure de sol.
  • Réunies, ces 3 formes sont dont à l'origine des pertes diverses engendrant un risque de pollution aux particules fines (émissions de protoxyde d'azote, émis lors de réactions de nitrification et dénitrification, faisant de la solution azotée un engrais des plus émetteurs de gaz à effet de serre).

Comment limiter les pertes d'azote ? Les additifs à l'essai.

Reliquat azotée, recours aux OAD, fractionnement des apports... les solutions sont multiples pour assurer une bonne valorisation des engrais azotés par la plante. Cependant, même dans de bonnes conditions d'application, elles ne permettent pas de réduire la volatilisation ! La recherche agronomique a permis de mettre en évidence l'efficacité des additifs pour limiter les pertes et rendre la solution azotée plus efficiente.
Selon les essais menés par le service agronomique d'Unéal depuis plusieurs années, le recours à un inhibiteur de nitrification de type Agrho NH4 Protect, additivé à la solution azotée au 1er et au 2ème passage, permettrait d'allonger le temps de transformation de l'azote ammoniacal en azote nitrique. Ainsi, le nitrate est fourni de manière plus progressive et l'inhibiteur empêche la saturation et donc les différentes pertes (volatilisation, dénitrification et lixiviation), principale source de perte azotée.
  • Ainsi, selon Fertiline, pour 1€ investi dans un additif de type Agrho NH4 Protect, on pourra considérer 1,5€ de gagné en rendement grâce aux 2 premiers passages.
  • Quant à la protéine de la céréale, on ira la chercher avec un apport solide au dernier passage.

De plus : conséquence directe, le recours à ce type d'additif permet de réduire de 20% les émissions de protoxyde d'azote et donc d'émissions de GES, faisant de l'Agrho NH4 un produit référencé Label Bas Carbone.

Les plus de l'Agrho NH4 Protect :

  • Bénéfice économique : meilleure valorisation de l'apport en solution azotée
  • Bénéfice environnemental : produit "Label bas carbone" qui réduit de 20% des émissions de N2O
  • Bénéfice pratique : utilisable en lisier et digestat (en essais chez Unéal, en attente de résultats)
  • Bénéfice réglementaire : la loi pourrait évoluer d'ici 2024, interdisant le recours aux solutions azotées sans inhibiteur, comme c'est déjà le cas chez nos voisins anglais et allemands.

Pour aller plus loin sur la fertilisation azotée...

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